« What if I fall? Oh, but my darling, what if you fly? »

Le jeune oiseau est sur la branche… il hésite… sautille jusqu’à son extrémité pour voir le paysage… C’est beau… Ce doit être agréable de voler dans cette immensité des possibles… Il est encore plein d’espoirs et de rêves de liberté… C’est encore un peu tôt pour s’envoler, alors il retourne dans le nid. L’oiseau vieillit et s’habitue à son nid. Il est douillet, confortable et rassurant… l’oiseau en connait les moindre recoins… De temps en temps, il s’aventure sur sa branche, il fait quelques pas mais il recule, apeuré, et va se réfugier dans son nid. Ce dernier est devenu, au fil du temps, une cage… une cage où l’oiseau étouffe… Il comprend qu’il doit en sortir s’il ne veut pas continuer à s’éteindre… L’oiseau se sent tellement mal qu’il décide un jour de sortir du nid… Il sautille jusqu’à l’extrémité de la branche.
“What if I fall? Oh, but my darling, what if you fly?” écrit Erin HANSON.
La confiance en soi… c’est elle qui fait pousser nos ailes. Je peux y arriver, moi-aussi. Un jour, arrêter de se dire : « l’autre a de la chance de voler en toute liberté »! Arrêter d’être juste l’observateur envieux.  L’autre oiseau n’a pas « de la chance », il a décidé de voler, tout simplement.

Aller puiser ses ressources en soi et se lancer !

L’oiseau saute de la branche et prend son envol…

« …Il y a ceux qui sentent que les cages détruisent
ceux-là, ils osent prendre leur élan
et les quitter très vite.
Ils y a ceux qui hésitent
mais plus ils hésitent, plus difficile ce sera
parce qu’ils s’habituent à la cage
s’habituer à une cage déforce les ailes et réduit la vue…
Et puis il y a ceux qui ont tellement peur
qu’ils n’osent même plus regarder la porte. »
Intriguée j’ai demandé
– « Mais ils ont peur de quoi exactement? »
-« Des choix qui conduisent à l’altitude » dit-il,
puis il ajouta, pensif :
« et de devoir eux-mêmes chercher leur nourriture…
des choix qui conduisent à l’altitude… »
– « …chercher eux-mêmes leur nourriture…  » m’entendis-je répéter
les mots tombaient en moi comme des galets dans l’eau les cercles allant s’élargissant
« Mais si on a l’impression d’avoir les ailes coupées? »
– « Il faut vouloir reprendre son envol
ce n’est qu’en volant qu’on développe ses ailes et les ailes sont faites pour atteindre l’altitude »
Brigitte JACQUES L. « Dis, est-ce que ça repousse les ailes »